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Actualité | 30 octobre 2019
Sur-veiller c’est veiller sur…

Occuper pleinement sa fonction au sein d’un législatif, c’est aussi surveiller la gestion des entités publiques et surveiller, c’est avant tout « veiller sur »…


En l’occurrence, à travers la résolution déposée ce soir, nous veillons à la politique d’accompagnement des plus fragiles de notre société, les enfants et adolescent affaiblis en raison d’infortunes de la vie. Notre ambition est par ailleurs portée par le fait que, nous le savons, une société est aussi solide que son maillon le plus faible.

Courant 2018, le projet de modernisation de la politique de protection de l’enfance du Conseil d’État était présenté au public par les médias (lien). Cette modernisation peut être considérée comme bienvenue puisqu’elle vise à privilégier le maintien des liens familiaux avec un accompagnement spécialisé à domicile, et moins de recours au placement en institution.

Mais pour remplir pleinement de telles ambitions, une telle réorganisation ne peut évidemment être menée qu’avec la volonté d’offrir la meilleure solution au cas par cas et pour autant que ses objectifs, a priori nobles, ne dissimulent pas une simple volonté d’économie ou d’abandon de responsabilités.

De récents faits divers, dans des cantons voisins nous ont démontrés les risques et les dégâts que peut faire courir à ceux que nous sommes sensés protéger une dissolution des responsabilités ou une multiplication des intervenants de référence.

Aujourd’hui, nous nous étonnons que la Ville de Neuchâtel n’ait pas été associée en amont de la réflexion visant à intégrer dans les structures d’accueil de la commune les enfants exclus des foyers. Il nous semble que la coordination de l’ensemble des intervenants auprès des familles et enfants concernés est déterminante pour garantir un suivi efficace des situations.

Cette réforme doit absolument être abordée sous l’angle de l’accompagnement socio-éducatif au sein des structures d’accueil extrafamilial et de l’école. Ainsi, elle devrait intégrer la mise en place d’un cadre pédagogique cohérent et de qualité, le déploiement de moyens humains adaptés et une chaîne de responsabilité clairement définie.  Ces enfants, aux références familiales bouleversées et en manque de repères, méritent un accompagnement solide, structuré et apaisé. Et les professionnels qui les accompagnent ont besoin de se savoir soutenus et entendus.

Sur le plan financier, la ville doit obtenir la garantie que l’État assumera l’intégralité des charges inhérentes à ces intégrations dans des structures actuellement financées par les communes.

De plus, l’application de la réforme pourrait avoir des conséquences importantes à clarifier pour les communes puisqu’elle induit, de fait, de nouvelles priorités d’attribution des places d’accueil, de potentielles modifications de taux d’encadrement et un report de charge quant au financement de l’encadrement des enfants dans les structures pré et para scolaire. Des données qui, si elles sont mal définies, pourraient devenir source de tensions sociales et de ressentiments entre les familles en demande de places d’accueil pré et para scolaires.

Nous craignons que l’exécutif de la ville soit pris en otage par la mise en œuvre d’une réforme qui n’a pas été coordonnées et sur laquelle les principaux acteurs concernés n’ont pas été consultés en amont. Nous craignons enfin que l’exécutif de la ville se voit accusé de « laisser des enfants à la rue » si elle ne cède pas aux injonctions cantonales.

N’est-il pas étrange de laisser ses enfants sur le pallier, sans instructions, et d’accuser ensuite le voisin de ne pas leur avoir ouvert sa porte ?

En conséquence, nous nous réjouissons de recevoir des réponses circonstanciées aux questions que nous demandons au Conseil Communal de thématiser auprès du Conseil d’État.


 

Sur-veiller c’est veiller sur…

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