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Actualité | 13 décembre 2021
Centre de santé sexuelle : non à la suppression de poste !

Le rapport de la commission financière mentionne une possible suppression de poste au Centre de santé sexuelle. En effet, la responsable quittera ses fonctions en début d’année et nous dit-on, le conseil communal envisage de ne pas repourvoir le 75% que cela représente.

Ce poste est toutefois compris dans le budget qui nous est présenté, comme un autre poste qui se libérera dans l’année suite au départ à la retraite d’une collaboratrice.

Le groupe socialiste s’inquiète, pour ne pas dire s’offusque, de ce possible non remplacement et exhorte le conseil communal à renouveler ses deux postes tel que prévus au budget.

Les prestations fournies par le centre, notamment en matière d’accompagnement, de conseil et de prescriptions doivent absolument être assurées.

Traiter de santé sexuelle, c’est aussi traiter de violence sexuelle, de grossesses non désirées, de cout de la contraception, de pression familiale et culturelle. Les centres assurent l’écoute, le conseil et l’accompagnement dans des situations souvent délicates. Ils sont des lieux ou se rendre sans crainte du jugement et ou on trouvera l’accompagnement bien veillant si essentiel dans ces situations.  Et si cela est vrai en tout temps, cela l’est encore plus dans cette période de pandémie qui a vu ses problématiques s’aggraver. Lorsque vous perdez votre job d’étudiante, vous pouvez être rapidement tentée de renoncer à la contraception pour des raisons de coût au risque d’une grossesse non désirée.

Quand votre famille perd 20 % de ses revenus, avoir un enfant ne se pose plus de la même manière.

Ces deux dernières années se sont bien les problématiques que les collaboratrices ont vu émerger. Ne pas y répondre, ne pas se donner les moyens d’y répondre, c’est aggraver volontairement des situations de fragilité et de souffrance psychique ; c’est prendre le risque aussi de faire basculer certains, certaines surtout, à l’aide sociale.

Simone de Beauvoir disait : 'N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.'

Et les exemples se multiplient sur la planète de la limitation de ces acquis à l’image du Texas ou de la Pologne. Nous sommes loin d’une telle comparaison mais nous nous inquiétons de cette volonté de ne pas renouveler les postes au risque de supprimer l’accès à ces acquis pour une partie de la population ; et cela au nom de l’économie alors même que nous créons parallèlement nombres de poste d’experts et de cadres.

Il est vrai que la législation fédérale prévoit que ce soit aux cantons d’assurer les prestations en matière. Et la question se pose de savoir pourquoi les villes de NE et de La Chaux-de-Fonds assument ces charges et les assument également pour des résidents extérieurs à la commune.

La volonté du Conseil communal de reporter ces charges est compréhensible, et mérite qu’on s’y penche. Mais la résolution de ce dossier ne se fera pas à court terme et surtout nécessitera que les 3 centres existants puissent s’accorder et monter ensemble un dossier qui aura alors, peut-être, la chance d’être entendu au Château. Mais pour cela, encore faut-il du temps et du personnel.

En conséquence, votre autorité peut-elle nous rassurer sur le renouvellement de ces deux postes durant l’année sans délai de carence ?

L’amendement que nous déposons se veut aussi, entre autres, un outil pour soutenir le processus en libérant les collaboratrices de certaines contraintes. C’est pourquoi je me permets de le développer directement :

Chaque année, les collaboratrices du Centre de santé sexuelle doivent rechercher des fonds auprès de fondations ou d’associations privées pour payer des interventions pour quelques bénéficiaires, qui, en raison de leur situation financière, familiale et sociale, ne peuvent pas accéder à ces interventions.

Il arrive par exemple qu’une femme ne désire plus avoir d’enfant mais que sa situation économique ne lui permette pas de prendre en charge une contraception et qu’une IVG en cas de grossesse non désirée ne serait pas acceptable dans son environnement familial. Il peut également s’agir d’IVG qui pour des étudiantes qui ont souvent fait le choix de franchise élevées et se retrouvent à devoir payer l’intégralité de l’intervention.

Le temps consacré à ces recherches de financement peut être conséquent, chaque dossier devant être traité séparément. De plus, certains fonds sollicités jusqu’à maintenant ne pourront plus l’être à l’avenir.

Dans le contexte d’un changement de responsable en début d’année et d’un départ prochain à la retraite d’une collaboratrice, le service sera soumis à une pression accrue en 2022. Il nous parait important d’alléger la charge administrative que représentent ces recherches de fonds tout en maintenant ces aides essentielles pour des personnes en fragilité. De plus, si l’objectif de transférer certaines charges au canton est louable, l’implication du service et la collaboration entre les trois centres sera nécessaire pour faire aboutir le dossier.

C’est dans cette optique que le groupe socialiste propose cet amendement.

Nous pouvons nous poser la question d’un amendement au budget pour une somme relativement anecdotique et du ressort du CC. Mais il nous a paru important de formaliser la destination de ce montant. Nous ne doutons pas qu’aux comptes 2022, celui-ci sera englobée dans les multiples corrections et rationalisations positives que nous attendons.

Il s’agit ici d’assurer pour l’année 2022 une transition sereine et un avancement dans le dossier des transferts de charges sans prétériter les prestations. Je voudrais ici rassurer la droite de l’hémicycle sur notre volonté de travailler ensemble et sur le fait que nous avons entendu leurs craintes. Une lutte gauche-droite n’est pas à l’ordre du jour sur cet objet mais bien une inquiétude sincère pour la situation de personnes réelles, confrontées à des situations d’urgence.

Pour le groupe socialiste, 

Julie Courcier-Delafontaine

Centre de santé sexuelle : non à la suppression de poste !

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