Tout au long de cette année et jusqu’aux élections communales de 2024,N+ vous présente chaque semaine une élue ou un élu parmi les 41 membresdu Conseil général de notre ville.
Patrice Neuenschwander est l’ancien délégué culturel de la Ville, poste qu’il a occupé pendant 22 ans, après avoir travaillé 15 ans dans le journalisme àBerne et au Palais fédéral. Père de deux enfants adultes, il habite Peseux, village qu’il a autrefois présidé. Aujourd’hui à la retraite, il donne de son temps à de nombreuses associations culturelles et à Terre des Hommes. Ayant éprouvé la curiosité de franchir le miroir qui sépare l’administration du Conseil général, il y travaille à ce que chacun dispose des moyens de vivre dignement.
Pourquoi vous êtes-vous engagé en politique?
J’ai grandi dans une famille ouvrière modeste. Mon père typographe était fortement engagé dans le milieu syndical.Mes parents, militants au sein de l’Action catholique ouvrière et du Mouvement populaire des familles, m’ont fait prendre conscience très jeune des inégalités sociales et de l’injustice qui caractérise notre société. En 1995, lorsque j’ai abandonné le journalisme pour me tourner vers la culture, j’ai enfin pu m’engager concrètement en politique. J’ai naturellement adhéré au Parti socialiste qui me semblait offrir les meilleures opportunités d’agir. Mais le POP ou Solidarités m’auraient aussi convenu.
Le dossier qui vous tient le plus à cœur?
J’en retiendrai deux en particulier: le soutien à la culture et le plan d’aménagement local (PAL).Soutenir la culture est impératif pour une collectivité publique. La culture est comme la confiture spirituelle que l’on étale sur la tranche de pain rassie de notre vie quotidienne. Elle nous aide à vivre, à nous supporter et – peut-être – à nous comprendre. Mais elle n’est pas gratuite.Celles et ceux qui la produisent méritent une rémunération décente et des conditions-cadre favorables que seules les collectivités publiques peuvent leur procurer...Le PAL définira notre façon de vivre ensemble ces 30 prochaines années. Une fois voté par le Conseil général, il régira l’aménagement de notre territoire communal dans ces moindres détails.l en va de la responsabilité de l’élu que je suis de s’engager à fond en faveur d’une ville verte, à taille humaine, qui privilégie les espaces végétalisés plutôt que le béton, une ville égalitaire dans laquelle je n’aurai pas honte que vivent mes enfants et petits-enfants.
Le lieu que vous aimez à Neuchâtel?
J’aime par-dessus tout ce banc à l’ombre d’un tilleul séculaire en bordure du chemin de Bosseyer qui conduit par les hauts de Peseux à Corcelles.On y domine nos villages et le lac avec les Alpes pour lointain horizon. J’y allais durant le confinement pour boire une bière et méditer sur la beauté du monde et l’insanité des hommes. Je retourne fréquemment m’y asseoir, surtout quand j’ai le blues, pour essayer de comprendre mais aussi pour apprivoiser l’éternité ou le néant –c’est selon – avec qui j’ai tantôt rendez-vous.J’adore aussi les lieux de culture comme le Passage, la Case et surtout le KVO, à Corcelles, dans lequel je refais le monde avec mes potes en buvant des Vouivres.