Un lieu d’accueil de nuit sera bientôtmis sur pied dans la commune,au bénéfice des personnes sansabri. Une dizaine de lits serontà disposition. Ce projet urgent menépar la Ville de Neuchâtel avecle réseau socio-sanitaire s’imposedans la mesure où aucun dispositifsimilaire n’existe dans le canton.
Dans le courant du mois de février, la Ville de Neuchâtel va mettre surpied un « sleep-in », c’est-à-dire un lieu d’hébergement d’urgence pourles personnes sans abri, avec la collaboration des acteurs publics et privés du réseau socio-sanitaire. Ce dispositif, dont les contours sont encore en train d’être minutieusement élaborés et mis en place, répond à un constat et à une urgence criante. Tout d’abord, il n’existe aucun lieu d’accueil de ce type dans le canton de Neuchâtel. L’arrivée d’un travailleur social de proximité à la Ville de Neuchâtel, Alexandre Rausis, a permis de faire de salutaires observations de terrain, en l’absence d’un recensement officiel des personnes sans abri dans le canton. Lors de ses tournées effectuées durant les nuits de la fin de l’année 2024, Alexandre Rausis a ainsi constaté que près de dix personnes pouvaient se retrouver à dormir par terre dans la rue. Cela sans compter les personnes qu’on ne voit pas, celles qui dorment dans des caves, dans la forêt ou à d’autres endroits encore, comme l’a souligné le travailleur social.
CRÉDIT D’URGENCE DÉBLOQUÉ
Partageant ce constat, les associations d’aide aux personnes précarisées ont elles aussi tiré la sonnette d’alarme. « Face à cette situation dramatique, le Conseil communal, sous l’impulsion des dicastères en charge de l’action sociale et de la sécurité, a rapidement pris la mesure de la situation et a débloqué un crédit d’urgence de 190’000 francs pour mettre en place rapidement ce projet », explique Jonathan Gretillat, responsable politique de l’action sociale. « Il s’agit d’un projet temporaire, limité à six mois. Nous espérons qu’un dispositif durable, au niveau cantonal, puisse ensuite voir le jour. » Ce lieu d’accueil de nuit, qui ouvrira ses portes entre février et juin, doit aussi contribuer à mieux connaître les besoins des personnes concernées et ainsi contribuer au possible développement d’un dispositif pérenne, souligne encore le conseiller communal. Le sleep-in, dont l’emplacement sera dévoilé en premier lieu au voisinage, sera ouvert toutes les nuits pendant six mois, et comportera une dizaine de lits. La Ville cherche actuellement quatre veilleuses et veilleurs de nuit « qui seront responsables de l’accueil des personnes en situation de sans-abrisme », comme l’indique la petite annonce parue sur notre site et dans les médias dont N+ (lire en page 17). Les candidat-e-s devront faire preuve d’un accueil bienveillant, assurer la cohabitation entre les bénéficiaires et remplir des tâches logistiques et administratives, en binôme. Le délai de postulation court jusqu’au 31 janvier.