Merci Thomas !
Un engagement pour l’émancipation

Le conseiller communal Thomas Facchinetti quittera ses fonctions le 30 juin, après 27 ans au sein des autorités. Entré au Conseil communal en 2012, il a été membre du Conseil général entre 1997 et 2012. Un engagement politique hors du commun en faveur de l’émancipation des entraves à la liberté, à la solidarité et à la dignité humaine.

Dans quel état d’esprit abordez-vous votre départ? Je me trouve dans un état d’esprit très joyeux. Je mesure la chance que j’ai d’avoir pu exercer cette fonction durant douze années, contribuant aux travaux qui ont servi à façonner la destinée de cette ville. Je suis aussi content de passer la main à d’autres, qui participeront de près au devenir de Neuchâtel.

En l’espace de 12 ans, le métier de conseiller communal a-t-il changé? Le métier a changé, car la société a changé. Notre emploi politique a toujours été régi par le calendrier du parlement. Désormais le calendrier de la société civile s’invite également au rendez-vous et cherche à l’influencer. L’agenda politique marque également de nombreuses interventions des médias, qui nous sollicitent davantage. Cela fait partie de l’accélération du temps que j’ai vécu. Les journées sont emportées dans le tumulte de la vie avec des répercussions sur le métier de conseiller communal. J’ai eu un emploi du temps très intense.

Cette intensité va-t-elle vous manquer? Non, au contraire. Un des plus grands luxes est d’avoir le temps. Je ne crains pas le vide. Je me réjouis de me laisser porter par la vie. J’éprouve beaucoup de satisfaction pour le chemin parcouru. Je me réjouis de redevenir un simple quidam pour prendre un café au centre-ville et blaguer au gré des rencontres.

Quel est votre souvenir le plus marquant? Il s’agit d’une succession d’événements autour du renforcement de la place des bibliothèques àNeuchâtel. La Bibliothèque publique et universitaire, la bibliothèque Pestalozzi, les bibliothèques dans les villages, Bibliomonde et même la bibliothèque des Pasteurs constituent des éléments marquants, des espaces sociaux où tout le monde peut se rencontrer. Tout un chacun peut accéder à des supports de connaissances et échanger. Il s’agit de lieux où l’on pense le monde, où réfléchir à soi et aux autres. Les livres remplissent un rôle essentiel dans les fondements et le patrimoine d’une société. Tandis que subsistent des sociétés, dont les dominants s’appuient sur l’ignorance des gens, jusqu’à en brûler des livres, à Neuchâtel, on préfère allumer les lumières du feu de la connaissance librement partagée. La fréquentation des bibliothèques montre qu’elles remplissent une véritable fonction sociale. La réunion de toutes les bibliothèques sous une gouvernance unifiée et la rénovation du Collège latin participeront à un meilleur accès à la connaissance. Les bibliothèques, tout comme les musées, sont parmi les rares lieux où il est possible d’aller se poser et cela gratuitement.

Les bibliothèques ne sont-elles pas au contraire des lieux où le silence est roi? Eh bien, cela a changé! Les bibliothèques sont devenues des lieux de vie, où le silence ne s’impose pas. C’est exactement l’inverse! Il est possible de simplement se balader entre les rayons de livres, de rencontrer des gens, de méditer ou de partager un moment convivial à la cafétéria. Le projet de rénovation du Collège latin prévoit un espace généreux dévolu à la cafétéria, où il sera possible de se rendre sans emprunter de livres. On y trouvera aussi des frigos de partage en libre accès.

Et votre souvenir le plus improbable? J’ai été surpris par le succès populaire considérable qu’a rencontré l’exposition des animaux de Davide Rivalta dans la ville. Les gens n’ont pas hésité à monter sur les statues, à les décorer, ils se les sont appropriées. Les buonnes, le rhinocéros, les loups et l’agneau sont d’ailleurs toujours présents et contribuent à donner une place à l’art dans l’espace public.

N’avez-vous jamais souhaité viser le Conseil d’Etat ou Berne? J’ai été député au Grand Conseil, j’ai pu voir ce qu’était la politique cantonale. Mes activités professionnelles nationales et internationales ont certes été fort stimulantes. Pour autant, c’est à la Ville de Neuchâtel que j’ai trouvé mon plein épanouissement et me suis senti bien à ma place entant que conseiller communal.

Que retiendrez-vous de vos années à l’exécutif? La fonction est extrêmement exigeante. Lorsque l’on gouverne une ville, on ne gouverne jamais seul. Sans la société civile, sans les partis politiques, sans ses collègues et l’administration, un conseiller communal ne peut pas faire grand chose. Les acteurs locaux ont pris une place importante avec des activités et des projets en plein essor. C’est un élan réjouissant! Neuchâtel change, évolue. L’action et la cohabitation des sociétés civiles et civiques ont notamment permis à la fusion d’aboutir, ce qui n’allait pas de soi. La dynamique de la ville joue un rôle d’attracteur, qui donne envie de participer. L’année est marquée de nombreux temps forts avec des événements comme Festi’neuch, la NIFFF, la Fête des vendanges, les Buskers, et même laFête des voisins. Des moments de convivialité qui participent à la cohésion sociale et au vivre ensemble.

Un point central a guidé mon mandat: l’écoute des gens dans le respect du pluralisme et de la diversité, aussi sur le plan politique avec la mise en place des assemblées citoyennes pour permettre aux acteurs de la société civile de s’exprimer. Nous avons réussi à mettre en place des conditions cadres pour permettre de faire une place aux actrices et acteurs de la société civile, afin qu’ils soient non seulement écoutés, mais surtout, pris en considération.

Merci Thomas !

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