Intervention de Julie Delafontaine
Urgence sociale et climatique

Le 5 septembre dernier, le Conseil général acceptait une résolution socialiste demandant la mise en place d’un séminaire scientifique sur la situation climatique à destination des conseillers généraux. À l’instar des décisions sur le climat, certains objets prennent du temps pour arriver à l’ordre du jour. C’est le cas de cette résolution déposée par notre groupe en avril.

Depuis, à l’urgence climatique c’est ajouté une crise énergétique, géopolitique et économique. Elle aura peut-être le triste avantage de nous obliger à repenser nos modes de vie plus rapidement que n’ont pu le faire les scientifiques du GIEC. Soudainement, les projets pour une transition vers des énergies durables pleuvent, se heurtant toutefois à la réalité temporelle d’un manque de planification. Il est à espérer que la sobriété qui nous attend sous le sapin enclenchera une vraie réflexion sur notre surconsommation et sur nos dépendances.  

Mais les mesures essentielles d’économie énergétique proposées par nos autorités n’auront guère d’impact sur l’urgence sociale qui menace. Cette sobriété réclamée nous aidera à passer l’hiver, mais les hausses des prix annoncées affecteront durement les budgets des ménages comme ceux de notre Ville.

Politiquement, le danger est grand de voir fleurir des propositions de mesures passagères (économiques et climatiques), faussement raisonnables, non pérennes et peu équitables.

L’automne est la saison des budgets pour les collectivités publiques. À Neuchâtel comme ailleurs, la tentation pourrait être grande pour certains de réduire les prestations sociales ou bloquer les salaires au nom de l’effort de crise. Ce qui serait, de l’avis du groupe socialiste, totalement contre-productif.

Cet effort, s’il doit être assumé par tous, ne pourra l’être que proportionnellement à ses moyens et en regard de ses responsabilités. Il nous appartiendra, groupe socialiste, de veiller à ce que les ménages comme les artisans ou les petites PME ne soient pas seuls à en porter le poids.

En matière de protection du climat, comme en matière d’inflation, il est plus que jamais essentiel d’admettre que faire peser les réformes sur les plus fragiles ne pourra aboutir qu’à mettre en péril la paix sociale et polariser la société avec, au final, un résultat contraire aux objectifs, qu’ils soient climatiques ou économiques.

Les guerres et les pénuries semblent plus efficaces que la science et la sagesse pour nous faire prendre conscience de l’urgence du changement de société à opérer, mais elles ont en commun qu’elles impactent plus durement les plus fragiles et affaiblissent les démocraties. Plus que jamais, la solidarité et la créativité devront être à notre ordre du jour.

Intervention de Julie Delafontaine

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