PS Commune de Neuchâtel

Marqués par une très faible participation, les résultats de ces élections désignent un exécutif pour la nouvelle Commune fusionnée dont la majorité passe à droite après 28 années de gouvernance à gauche en ville de Neuchâtel. Ce faisant, les enjeux écologiques sont plus que jamais au cœur des préoccupations des votant-e-s et nous nous en réjouissons, la progression des Verts ne s’explique pas autrement. De même, le nombre de femmes élues progresse dans une proportion jamais atteinte au législatif, passant de 15 à 20 où notre groupe reçoit la palme en passant de 45% à 80% de femmes élues ! Les nombreuses et amples manifestations en faveur du climat et de l’égalité ont certainement contribué à cette double poussée. 

Ceci dit, les villages qui élisent traditionnellement à droite se sont mobilisés si bien que nous perdons 3 sièges au Conseil Général où la droite reste néanmoins minoritaire. A l’exécutif en revanche, cette évolution prétérite la gauche puisque nous perdons un siège, occupé par Anne-Françoise Loup dont nous saluons l’excellence de son engagement, au profit du PVL. Ainsi, la droite remporte 3 sièges sur 5 alors qu’elle ne totalise que 45 % des suffrages, moins que la gauche qui en totalise plus de 54%, ceci s’explique par l’abandon du système des apparentements.

Le trop faible taux de participation (29,6%) nous interpelle une nouvelle fois. A cet égard, Daniel Binswanger, du journal Republik et cité sur Domaine Public, relève qu’au niveau national une faible participation lors d’une élection où un thème a fortement dominé la campagne n’est pas un phénomène nouveau. En 1995, les taux de participation étaient faibles après le refus de l’adhésion à l’Espace économique européen, ainsi les élections marquaient le début de la polarisation politique : l’UDC et le PS progressant fortement au détriment des autres Partis. En 1999, l’arrivée de 50’000 Kosovars fuyant la guerre permettait à l’UDC de capitaliser sur la peur de l’étranger. Depuis lors, ce Parti progresse en Suisse, sans que pour autant la participation augmente de manière significative. En conséquence, on constate que dans un contexte général de faible participation, les modifications importantes de rapports de force résultent aussi bien de la passivité d’une partie de l’électorat que de la mobilisation de nouveaux électeurs. Lors des précédentes élections fédérales, les sondages postélectoraux indiquent que les Verts ont profité de la mobilisation de nouveaux électeurs, avant tout des jeunes et des femmes, alors que l’UDC a pâti de l’abstention de son électorat.

En regard de ces éléments, nous ne nous plaignons évidemment pas des pertes de l’UDC, mais nous déplorons que cette démobilisation touche les bas revenus. En effet, l’UDC reste le premier parti des couches populaires en Suisse où, dans la catégorie des bas revenus mensuels, elle attire le tiers des votants et où chez les personnes n’ayant suivi uniquement l’école obligatoire, elle arrive également en tête, avec 36% des votants. Ce faisant, les Verts de tout bord attirent par définition un électorat plus diversifié, aussi bien en termes de revenu que de formation. D’ailleurs, certains d’entre eux semblent en passe de s’autoproclamer « Ni de gauche, ni de droite », une posture pas si gauche pour poursuivre une politique de droite, sous couvert d’ambitions au verni vert et au détriment du climat social.

Aujourd’hui, il s’agit de lutter plus que jamais contre le premier Parti de Suisse, celui de l’abstentionnisme, un poison pour la démocratie.

Pour le groupe PS au Conseil Général,

Morgan Paratte