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Actualité | 30 octobre 2019
Pour en finir avec les vitrines vides au centre-ville


Il y a quelques mois de cela, nous apprenions par voie de presse que pas moins de 5 commerces, tous situés au centre-ville, allaient prochainement mettre la clé sous le paillasson : une mercerie historique, deux magasins de chaussures et 2 boutiques de vêtements. Dans l’intervalle, certains des espaces libérés ont trouvé repreneur, et c’est une bonne chose. Mais l’issue plutôt positive de cette situation particulière ne devrait pas nous épargner la réflexion sur ce qu’on appelle les vitrine vides, et les moyens d’y remédier ou de les éviter.

 

A ce sujet, il faut bien dire que la réponse générale de nos autorités consiste à dire qu’il incombe en premier lieu aux commerçants de se donner les moyens d’attirer le chaland. C’est un peu court. S’il est vrai que la concurrence du commerce en ligne porte un coup dur aux affaires des boutiques ayant pignon sur rue, des réflexions entendues ici et là mentionnent de façon récurrente la question des loyers parfois trop élevés, mais surtout des baux commerciaux trop contraignants par leur durée. La conséquence étant que certains espaces peinent à trouver repreneur, alors même qu’ils sont localisés dans des rues à fort potentiel, c’est-à-dire avec beaucoup de passage et parfois même logés dans des bâtiments intéressants du point de vue historique. C’est la hantise des vitrines vides… On se souvient tout de même qu’à la rue des Moulins un espace alors dédié à la restauration est vide depuis de très nombreuses années, et une vitrine – certes de petite taille mais située en pleine zone piétonne, à côté de la droguerie – offre aux passants le triste spectacle d’un panneau d’affichage annonçant une activité à venir qui tarde pourtant à se concrétiser.

Nous avons également pu entendre ici et là des doléances sur l’inflexibilité de certains propriétaires en ce qui concerne la durée – très longue – des baux commerciaux : une souplesse au moment du renouvellement du bail aurait permis à l’une ou l’autre boutique de poursuivre une activité commerciale sans pour autan se lier pour 5 ans, par exemple. Cette inflexibilité est d’autant plus incompréhensible quand elle émane de propriétaires tels que Prévoyance.ne, dont on comprend les impératifs de rendement mais qui ne perdraient sans doute rien à une souplesse accordée de cas en cas.

Dès lors, nous enjoignons les autorités communales à se pencher sérieusement sur les outils qui sont à sa disposition et dans les limites de ses compétences pour orienter de façon positive l’occupation des locaux commerciaux en centre-ville, en particulier lorsqu’ils sont situés dans des bâtiments historiques. Plus précisément, nous demandons au Conseil communal de nous renseigner sur les points suivants :

  • Existe-t-il une cartographie par secteur d’activité des commerces situés au centre-ville ?
  • Quels sont les moyens à disposition du Conseil communal pour orienter de façon plus ferme l’offre commerciale au centre-ville ?
  • Afin de cibler les commerces ayant le plus de chance de s’implanter et de participer à l’animation de la rue, des critères d’éligibilité plus précis – ou à créer – peuvent-ils être mis en place au moyen d’une nouvelle législation ?
  • Le conseil communal peut-il envisager l’introduction d’une taxe aux vitrines vides, selon des modalités encore à définir ? A défaut, le règlement d’aménagement de la commune de Neuchâtel peut-il être précisé dans sa partie dédiée à la mise en valeur des rez-de-chaussée, prévoyant l’interdiction des vitrines borgnes.
  • Le conseil communal dispose-t-il de mesures d’incitation pour encourager l’installation de nouvelles boutiques au centre-ville ?

Nous attendons de nos autorités, au-travers des leviers qui sont les siens, qu’elles mobilisent tous les moyens disponibles ou à créer – via les règlements applicables – pour vitaliser le centre-ville ; il ne suffit pas d’avoir de belles illuminations en période de Noël pour (re)lancer un centre qui a pourtant tout pour plaire. Une vitrine vide, c’est un trou noir, et si elle le demeure trop longtemps, c’est l’esprit de toute une rue qui en pâtit. Nous encourageons nos autorités à être proactives, innovantes et à sortir des sentiers battus pour proposer un plan de bataille qui tienne compte des intérêts du plus grand nombre.

L'interpellation 19-606 en question (lien, p.7-8)

 

Isabelle Mellana Tschoumy

Pour en finir avec les vitrines vides au centre-ville

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