PS Commune de Neuchâtel

Les retombées positives d’une vie nocturne abondante et diversifiée sont multiples. D’un point de vue économique tout d’abord, la vie festive nocturne est bénéfique en termes notamment d’emploi, de recettes fiscales et d’attractivité résidentielle. Sous l’angle social, les possibilités de rencontres et d’échanges ainsi créées participent au sentiment de bien-être et d’émancipation des habitants de notre cité. La nuit tombée permet également à de nombreuses activités culturelles de prendre place, complémentaires à celles qui s’y déroulent la journée. Après une longue période où l’image d’une « ville morte la nuit » a collé à Neuchâtel, il semble que les initiatives privées et l’attitude des autorités à leur égard ont permis d’instaurer une nouvelle dynamique, même si le potentiel de notre ville dans ce domaine n’est probablement pas encore pleinement réalisé, notamment en comparaison des villes de Lausanne et Fribourg.

Pour autant, un développement sans accompagnement de la vie nocturne peut engendrer des nuisances pour certains riverains. En témoigne l’exemple du Port, dont la fréquentation les soirs d’été atteint des sommets, et qui suscite le mécontentement de citoyens de la ville à cause du bruit occasionné. Au regard de l’importance de ces questions pour de nombreux habitants de la ville, il est surprenant de voir le peu d’attention politique (à tout le moins visible) dont la vie nocturne fait l’objet de la part des autorités. Si l’on ne compte plus le nombre d’objets traités en plénum et de séances de commissions consacrées à la dynamique diurne du centre-ville, son pendant nocturne paraît parfois quelque peu oublié.

C’est pourquoi le groupe socialiste demande au Conseil communal d’apporter une réflexion cohérente, globale et transversale sur le développement de la vie nocturne en ville de Neuchâtel. Nous proposons notamment les pistes suivantes :

• Évaluation de l’offre actuelle en termes d’établissements publics et de la satisfaction des différents acteurs, en se basant sur les états généraux de la nuit évoqués par le Conseil communal en réponse à l’interpellation 17-606 lors de la séance du 24 avril 2017 ;
• Comparaison de cette offre avec celles d’autres villes comme Lausanne ou Fribourg et identification des bonnes pratiques en vigueur dans celles-ci ;
• Réflexion sur les salles et lieux à disposition pour organiser des manifestations de diverses envergures ;
• Étude de la localisation géographique de la vie nocturne (organisée et spontanée) et des aménagements urbains qui permettent de la favoriser et de l’orienter ;
• Mesure de l’efficacité de l’activité des médiateurs urbains, déjà annoncée à plusieurs reprises par le Conseil communal. Dans la même optique, réflexion sur l’opportunité de mettre en place une interface pas directement liée à la sécurité urbaine pour gérer les relations entre établissements publics et riverains ;
• Prise en considération de la problématique du harcèlement de rue, notamment dans les dispositifs de médiation et sécuritaire et dans l’aménagement des espaces publics ;
• Analyse des développements possibles en termes de prévention des comportements à risques pouvant apparaît en lien avec la vie nocturne, notamment liés à la consommation excessive d’alcool et de substances illicites ;
• Évaluation de la cohérence des moyens de mobilité avec le déroulement de la vie nocturne ;
• Appréciation des améliorations possibles en termes de communication autour de la vie nocturne en Ville de Neuchâtel, notamment par l’utilisation accrue des médias sociaux dans ce domaine.

Le texte de la motion :

« Le Conseil communal est prié d’étudier les mesures à prendre afin de mettre en place une véritable politique de la vie nocturne en Ville de Neuchâtel. Une telle étude devrait comprendre une analyse de la situation actuelle notamment en termes d’offre des établissements publics, de lieux disponibles pour accueillir divers événements culturels et festifs, d’aménagement urbain, de sécurité et médiation, de prévention, de communication, de mobilité, ainsi que des propositions de développements souhaitables dans ces différents domaines ».

Pour le groupe socialiste,

Antoine de Montmollin