Monsieur le Président, chères et chers collègues,
Chère Anne-Françoise,
En cette fin de législature, qui est aussi la fin de cette drôle d’année 2020, nous sommes amenés ce soir à prendre congé de pas moins de 4 personnes qui toutes ont tenu une place importante dans notre vie politique communale. En effet, ce soir, nous remercions et souhaitons honorer 1 chancelier et 3 conseillères et conseillers communaux qui ne seront plus aux « affaires » dès janvier 2021, que cela soit de leur propre fait, un départ à la retraite ou l’issue du verdict populaire. Contrairement à l’usage et pour des raisons évidentes de temps à disposition, nous avons renoncé à faire 4 discours par groupe politique. Notre intervention se centrera donc sur « notre » conseillère communale, Anne-Françoise Loup, et vous nous autoriserez donc à formuler de façon plus globale nos remerciements et notre gratitude aux trois autres personnes : saluons donc ici leur engagement intense, constant, exigeant au service de la chose publique, en tant qu’élu-e ou comme collaborateur de longue date au service de la commune – je veux parler ici de notre chancelier Rémi Voirol, dont il ne serait pas insensé d’affirmer – tout comme cela se murmure à Berne au sujet du Chancelier ou de la chancelière de la confédération - qu’il a été à bien des égards, notre 6è Conseiller communal.
Ceci étant dit, s’il y a bien un discours que je ne pensais pas devoir écrire, c’est celui que je m’apprête à vous délivrer, et qui te concerne, Anne-Françoise.
La toute première chose à souligner avec force, c’est que cette non-réélection n’est pas un désaveu personnel, mais bien le résultat quelque peu biaisé d’une élection à la proportionnelle : car ton score parle pour toi, et si il parle pour toi, c’est bien que ton bilan, tant professionnel que personnel et relationnel, est remarquable. Il serait difficile de lister ici tous les chantiers auxquels tu t’es attaquée avec enthousiasme et détermination dans les domaines centraux que sont la Famille, la Santé et l’Action sociale. Le 1er janvier 2018, tu accèdes au Conseil Communal, et nombreux sont ceux qui t’attendaient au contour ; mais ces sceptiques, parfois un peu trop arrogants, ont vite dû se rendre à l’évidence. Tu as revêtu illico presto tes habits de conseillère communale en empoignant à bras le corps les chantiers qui t’attendaient. Ni lisse, ni creuse, tu as vite convaincu que tout en gardant tes qualités relationnelles et humaines, couplées à un réel engagement de gauche, il était possible de faire avancer des dossiers politiques majeurs – parfois stagnants depuis trop longtemps - tout en restant authentique. Ça n’est pas rien, en politique… !
Et puis, il y a la maîtrise des dossiers et l’excellente préparation dont tu as toujours fait preuve : tout en restant droite dans tes bottes et prête à défendre tes valeurs, nos valeurs, pour faire passer tes projets, nos projets.
Ton courage, aussi, et une certaine forme de suite dans les idées, qui t’ont permis de te battre lorsqu’un sujet te tenait à cœur et à ne rien lâcher tant que l’objectif n’était pas atteint. Têtue, donc, mais pas obstinée, et toujours à l’écoute des actrices et des acteurs du terrain, d’où tes remarquables résultats sur des dossiers majeurs tels que les structures scolaires et parascolaires ou encore l’ouverture intergénérationnelle.
Sans oublier la transparence et la confiance témoignée dans divers cercles, en séance de préparation de groupe en ou Commissions : aucune duplicité, aucun agenda caché, pas de rétention d’informations, pas de velléité de micro-management à notre encontre, mais de la confiance et de l’écoute.
Oui, tu vas nous manquer : et nous croyons savoir que pour tes services également, l’annonce a été difficile à digérer. Parce qu’on sait toujours ce que l’on perd, et qu’on ignore ce qu’on va gagner, et c’est particulièrement vrai en politique où les collaboratrices et collaborateurs des services sont potentiellement confrontés, tous les 4 ans, à devoir s’adapter à un nouveau mode de direction.
Je ne saurais terminer sans une allusion à ta bonne humeur, à ton sens de l’humour et à ton rire ; oui, ton rire qui fuse et résonne dans les couloirs parfois un peu trop sombres et feutrés de l’Hôtel de Ville ou du Château, nous rappelant que si la politique n’est pas toujours drôle, rien ne saurait justifier qu’on réprime pour d’obscures raisons l’expression de nos humeurs . «L’homme (la femme) est le seul animal qui rit», affirmait Aristote, lui qui ajoute aussi que lorsque l’on rit, «la pensée est mise en mouvement en dépit de la volonté la plus ferme». En plus d’être communicatif – et le tien l’est, sans aucun doute, le rire est une impulsion à la réflexion, il libère, apaise, énergise et stimule. Dans le fond, c’est exactement ce dont nous avons besoin en politique pour repenser notre monde.
Servir et disparaître ? En l’occurrence, cet adage semble bien mal à propos, chère Anne-Françoise, puisque bien que sous une autre forme, ton engagement politique au service de ta commune ne s’arrête pas ce soir. Nous sommes heureux et fiers de pouvoir compter à l’avenir aussi sur ton engagement, ton enthousiasme, et tes compétences au sein du Parti Socialiste !
Merci, et vivement demain, avec toi à nos côtés !
Pour le Parti Socialiste de la Commune de Neuchâtel,
Isabelle Mellana Tschoumy