PS Commune de Neuchâtel

Comme l'étymologie du mot crise en grec, crisis, le suggère, nous sommes devant la nécessité de procéder à des choix en cette période bousculée. Période que nous devons envisager de la meilleure des manières, en la considérant comme une opportunité à dessiner un monde meilleur, c'est-à-dire respectueux des peuples, de tous les peuples et de leur environnement.

« La crise qui fait rage en Ukraine pose une nouvelle fois la question de l’accueil des migrantes et des migrants, de tous les déplacé-e-s de monde qui, pour des raisons impérieuses, doivent fuir leur pays contre leur gré ». 

En pareille situation, chaque niveau de notre organisation politique doit agir à sa mesure, il en va delà responsabilité du pays, des cantons et des communes, des plus petites aux plus grandes agglomérations. Aujourd’hui, les difficultés à protéger les populations au niveau mondial peuvent trouver leur salut par des actions vertueuses au niveau local.

 À ce titre, afin de répondre au besoin croissant des populations poussées à l’exil en raison de conflits violents, de persécutions politiques, d’exploitation ou des conséquences du changement climatique, notre groupe est préoccupé par le sort réservé aux plus fragiles, les enfants et jeunes mineurs. Étant entendu que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres, comme le préambule de notre constitution le proclame. 

En Suisse, l'enseignement de base est gratuit et ouvert à tous les enfants. L'accès à l'école obligatoire est ainsi garanti pour les jeunes mineurs sans-papiers. 

Ces derniers ont également la possibilité de faire des études supérieures sans autorisation de séjour. En revanche, ils n’ont pas directement accès à l’apprentissage. En effet, pour établir un contrat d’apprentissage, ils ont besoin d’un permis de travail et donc d’une autorisation de séjour. Dès lors, le parlement a reconnu la nécessité d’ouvrir l’accès à l’apprentissage aux jeunes sans-papiers. C’est pourquoi, depuis le 1er février 2013, ils ont la possibilité de demander une autorisation de séjour limitée à la durée de l’apprentissage (info). 

Nous le savons et notre groupe le soutient, le système d’éducation est tout aussi décisif que la flexibilité du marché du travail dans l’intégration positive des jeunes déplacés. Avec l’apprentissage professionnel, la Suisse dispose d’une voie de formation qui met l’accent, non pas uniquement sur des compétences scolaires formelles, mais sur la réalité du travail et sur les compétences pratiques. À cela s’ajoute un autre point : l’apprentissage constitue en lui-même un instrument d’intégration – à travers une première idée du marché du travail, du processus de postulation, de même qu’à travers l’appartenance à une entreprise réelle et à une équipe de travail. Pour de nombreux jeunes, le fait que le maître d’apprentissage apparaisse comme une figure d’autorité en plus du cercle familial pourrait aussi jouer un rôle. L’apprentissage est alors une formation concrète de même qu’une socialisation. 

En conséquence, considérant les besoins des jeunes migrantes et migrants, de la petite enfance à l’adolescence, notre groupe demande au Conseil communal : 

• Comment l’accès aux places d’apprentissage offertes par l’administration communale et par les services de la Ville de Neuchâtel est-il favorisé et communiqué auprès des jeunes migrant-e-s sans papier, ou au bénéfice d’un permis S ? 

• Combien de jeunes migrant-e-s sans papier ont été engagés, depuis 2013 et sont engagés aujourd’hui, dans un apprentissage au sein de la Ville de Neuchâtel ? 

• Comment les familles d’immigré-e-s sans papier ou au bénéfice d’un permis S, respectivement les parents, sont informées des dispositifs de garde (crèche et parascolaire) ? 

• Combien d’enfants sans papier, ou au bénéfice d’un permis S, sont pris en charge dans les dispositifs de garde de la Ville ?